Publicitaires français à Amsterdam : Stéphane Espasa-Tudo (Netflix) 🎙

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De Paris à Amsterdam et de l’agence à l’annonceur…

Qu’ils soient créatifs, commerciaux ou stratèges, de plus en plus de publicitaires français ont fait le choix de partir vivre à Amsterdam. Dans cette série d’interviews, ils ont accepté de partager leur expérience et de raconter l’impact que cette décision a eu sur leur vie professionnelle et personnelle.

 

Stéphane Espasa-Tudo, Editorial Manager France chez Netflix.

Tous les 2 dans le social media, je connais Stéphane depuis plus de 6 ans. Avec le temps on s’est clairement perdus de vue, encore plus avec cette distance ces derniers temps, mais j’ai tout de même suivi de près son aventure hollandaise, notamment via ses stories sur Instagram. J’ai trouvé ses réponses ci-dessous très intéressantes, elles dressent un portrait de l’expatriation à Amsterdam aussi positif qu’on peut le penser de prime abord, mais avec tout de même certains contrastes et points de vigilance à bien garder en tête…

 

LE DÉPART POUR AMSTERDAM
• Pourquoi avoir quitté Paris ?

« J’ai eu l’opportunité d’être recruté par Netflix au siège EMEA d’Amsterdam en fin d’année 2017, après plus de 6 années passées à Paris et une légère fatigue du monde des agences. C’était l’occasion rêvée de découvrir l’expatriation, dans un pays et une ville dans laquelle je m’étais toujours senti à l’aise. »

 

• Qu’est-ce qui t’a attiré dans cette ville particulièrement ?

« C’est avant tout une atmosphère, une certaine plénitude se dégage de la ville de par ses canaux, sa faible densité de trafic, ses vélos… Cela marque un vrai contraste avec une ville comme Paris. C’est aussi une ville à l’architecture très agréable, on voit tout le temps le ciel, on dit d’ailleurs d’Amsterdam que c’est une ville à laquelle « le gris va bien ». Malgré le climat assez chaotique, ça lui donne un vrai charme. Plus pragmatiquement, je savais aussi que j’allais aussi trouver d’autres expat’ et ainsi me refaire une vie sociale rapidement. La dernière chose qui conforte dans la décision de partir est la proximité avec Paris : 3h30 en Thalys, 1h en avion, l’aller-retour est facile. » 

 

• Un conseil pour ceux qui aimeraient partir à l’étranger ?

« Il y a clairement des choses à anticiper administrativement, c’est le plus lourd. Cependant je ne pense pas être le meilleur pour donner des conseils sur ce point étant très mauvais sur cette partie et ayant eu la chance d’être accompagné de A à Z par Netflix lors de ma relocation. Sinon il existe des sites web qui détaillent très bien les préparatifs. »

 

LA VIE SUR PLACE
• Une fois sur place, quelle a été ta plus grande surprise ?

« Je pense que tous les expatriés seront d’accord sur ce point : la première nuit est difficile. Lorsque j’ai eu les clés de mon nouvel appartement, mes affaires n’étaient pas encore arrivées, ce qui rendait l’endroit très impersonnel. Là on réalise que l’on est plus dans son pays, sans son cercle social, sans repère géographique dans la ville, dans un appartement qui n’est pas vraiment le sien, ce n’est pas facile. J’avais une semaine de libre à Amsterdam avant de commencer chez Netflix, j’étais un peu perdu pour être honnête. Ca commençait à aller mieux après quelques verres le soir avec des connaissances sur place (Simon C, Victor L, Mathieu A… ils se reconnaitront). »

 

• Quel a été l’accueil des collègues et/ou des habitants ?

« Les collègues chez Netflix ont été très bienveillants, on est assez aidés pour se sentir bien au départ. Les habitants c’est une autre histoire, les expat’ ont une vraie solidarité entre eux mais les dutch sont assez durs. La ville étant maintenant remplie d’expat’, ils ont une petite tendance au protectionnisme et ne sont pas friands des français, anglais, espagnols… Je ne veux surtout pas faire de généralité, mais il est vrai que je ne me suis pas fait énormément d’amis dutch, ils sont assez rugueux. »

 

• LE truc que tu n’avais pas à Paris et que tu adores à Amsterdam ?

« Le fait d’aller au travail en vélo, cela conditionne totalement ton début de journée et ton état d’esprit. Le fait de longer les canaux et de circuler dans une ville réellement faite pour les vélos est un réel plaisir.

J’ai aussi réellement appris à apprécier le calme et la lenteur. dans cette ville, même la solitude peut être agréable.

À Paris je sortais un peu trop sur la fin, la fameuse « bière » au bar d’en face après la journée en agence, qui se transforme en nuit au Carmen ou à la Mano en pleine semaine, ça vraiment ça ne me manque pas… »

 

• LE truc qui te manque le plus de Paris ?

« La nourriture… C’est très cliché de dire ça pour un français mais c’est une réalité. Amsterdam n’est pas réputée pour sa grande gastronomie même si il y a de très bon resto (là encore dédicace à Simon C.). Sinon c’est bien entendu la famille et les amis proches qui manquent le plus. On a parfois très envie qu’ils soient là pour partager ce quotidien plus qu’agréable, mais les allers-retours étant nombreux, j’ai réussi à trouver mon équilibre et à les voir assez souvent. »

 

TRAVAILLER DANS LA PUBLICITÉ À AMSTERDAM
• Les différences majeures avec ton expérience publicitaire à Paris ?

« Je ne pense pas qu’Amsterdam soit ce qui a apporté la différence majeure par rapport à ma vision de la publicité à Paris. Je suis passé d’une agence de publicité parisienne, FF, à un annonceur global d’entertainment, Netflix. Difficile de lister toutes les différences entre les deux structures comme vous pouvez imaginer… »

 

publicitaires-francais-amsterdam-stephane-espasa-tudo• Est-ce que ça charrette plus, moins ou autant qu’à Paris ?

« La « charrette » telle qu’on la connaît n’est vraiment pas le genre de mon expérience professionnelle actuelle. Il n’y a pas de présentéisme imposé par exemple, nous sommes très responsabilisés et très libres à plein de niveaux. Après c’est bien entendu une boîte très exigeante dans la qualité du travail, mais dans un vrai climat de confiance, ce qui me va parfaitement. »

 

• Est-ce qu’on gagne mieux sa vie dans la publicité à Amsterdam vs Paris ?

« Là encore, je suis passé d’agence à annonceur donc je ne pense pas être un bon exemple pour la question. Ce que je peux dire c’est que la politique fiscale pour les expat’ est très avantageuse à Amsterdam, avec le « 30% tax ruling », donc oui le niveau de vie peut être vite meilleur. Le coût de la vie lui, est assez similaire avec Paris, surtout dans le centre d’Amsterdam. »

 

ET MAINTENANT…
• Un message pour les publicitaires français qui rêvent d’Amsterdam ?

« Il faut se lancer, mais bien préparer son aventure pour ne pas revenir la queue entre les jambes. J’ai pas mal d’amis que je me suis fait là-bas, que j’ai vu revenir en France car leur situation ne leur permettait pas de s’installer dans la durée.

La ville est attirante, mais elle est aussi sans pitié si l’on n’a pas les conditions pour y rester.

Les places sont chères au niveau des jobs, des apparts etc… Il faut en avoir conscience et privilégier un départ dans un contexte d’opportunité solide. »

 

• Pourquoi être revenu à Paris ? Qu’est-ce que tu es content de retrouver ici / triste d’avoir quitté là-bas ?

« Nous ouvrons bientôt les bureaux français de Netflix, d’où le retour. Je suis bien entendu content de retrouver mes proches, une ville que j’aime malgré ses défauts, mon 18ème arrondissement, les bons restos… Après je suis encore dans la phase assez « nostalgie » de mon quotidien là-bas pour être honnête. Le calme de la ville est ce qui me manque le plus. »

 

• Carte blanche : un truc à partager en particulier qui ne ressort pas dans les questions précédentes ?

« Ne soyez pas trop freinés par votre niveau d’anglais si l’envie de vous expatrier brûle en vous. L’apprentissage et le perfectionnement se fait très vite une fois sur place. J’ai failli ne pas répondre à l’offre Netflix par simple appréhension sur cet aspect là. Après 6 mois / 1 an d’immersion dans un pays étranger, la langue n’est souvent plus un problème. Faites-moi confiance j’étais assez nul… 🙂 « 

 

Autres interviews de publicitaires français à Amsterdam : 

Cécile Pimont et Pieyre-Alexandre Treuil, créatifs freelances chez Wieden+Kennedy, Vice… 

Louise Rahman, Directrice de Clientèle chez Wieden+Kennedy. 

• Fanny Molins, Directrice de Création chez Vice. COMING SOON

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